Stabilisation financière et remaniement opérationnel

Mesdames, Messieurs,

En 2024, notre système de santé a souvent fait les gros titres. Il est vrai que les élec­trices et électeurs suisses ont été appelés aux urnes pas moins de trois fois à ce sujet dans l’année. En juin, l’initiative du Centre sur le frein aux coûts de santé et l’initiative du PS sur l’allègement des primes ont été rejetées. La première était pro­ba­ble­ment trop superficielle et abstraite, la seconde pré­co­ni­sait la redis­tri­bu­tion de sommes très importantes, et l’une comme l’autre n’ont reçu qu’un faible soutien du secteur de la santé. On le constate donc une fois encore: réformer notre système de santé requiert beaucoup de patience, mais aussi un large consensus politique, intégrant tous les acteurs-clés. C’est d’ailleurs cette recette qui a fonctionné pour la réforme du finan­ce­ment uni­forme des prestations ambu­la­toires et stationnaires (EFAS). Ce projet es­sen­tiel, peaufiné pendant plus de dix ans par le Parlement, a été adopté le 24 no­vembre par 53,3 % des voix. Parce qu’elle améliore sensiblement les conditions pour le développement des soins intégrés, cette ré­forme a reçu le soutien en­gagé de SWICA. Cependant, même après cette succession de votations, les débats autour de la poli­tique suisse de santé ne retombent pas. Les inter­ven­tions politiques s’en­chaînent sans répit. Une nouvelle initiative, portant cette fois-ci sur la caisse étatique unique, devrait être lancée prochainement.

En conséquence de cette intense activité politique, l’environnement régle­men­taire en constante évolution ne cesse de mettre au défi les assureurs-maladie suisses. Prenons l’exemple du nouvel accord de branche «Intermédiaires» (ABI 3), dont la mise en œuvre nous a coûté beaucoup de travail au second semestre. Le remaniement de la structure de distribution nous a obligés à mettre fin à toutes les joint ventures con­cer­nées en plein milieu de la saison d’au­tomne. Certes, nous saluons cette cla­ri­fi­ca­tion et entendons d’ailleurs nous engager en faveur de règles contraignantes et trans­pa­rentes dans la distribution. Mais du fait de ces adaptations, et malgré des primes at­trayantes, SWICA n’est parvenue à aug­men­ter que légèrement le nombre de ses assurées et assurés LAMal, à 851 000 per­sonnes. Nos équipes de vente directe ont accompli un travail formidable, sans réussir toutefois, en si peu de temps, à combler entièrement le déficit de conclu­sions. En revanche, nous avons réussi à stabiliser comme prévu la réserve financière dans l’assurance de base, ce dont nous nous félicitons. L’augmentation de primes rela­ti­ve­ment forte que nous avons opérée à l’automne 2023 a finalement été bien tolé­rée par le marché et a porté ses fruits. Car bien qu’impopulaire, cette mesure a permis à SWICA de rester numéro 1 en Suisse en matière de satisfaction de la clientèle.

Pour autant, de nombreux défis s’annoncent encore, raison pour laquelle nous avons en 2024 posé des bases importantes pour l’ave­nir de notre organisation de santé. Une étape décisive a été la création d’une nou­velle association de branche, mettant fin à la rivalité entre santésuisse et cura­futura, qui entravait le secteur de l’assurance-maladie depuis de longues années. En cou­lisses, SWICA a résolument œuvré à la réus­site de ce projet. Nous sommes convain­cus que prio.swiss jouera dès cette année 2025 un rôle déterminant et construc­tif dans la politique de santé suisse. Les assureurs-maladie doivent absolument s’unir s’ils veu­lent conserver et accroître la confiance de la popu­la­tion dans un système de santé au moins en partie axé sur la concur­rence. Les résultats des votations de l’année 2024 ont montré qu’il était urgent de consolider cette confiance, en particulier en Suisse romande. Et cela ne relève pas de la seule res­pon­sa­bi­lité de la nouvelle association: c’est aussi la nôtre en tant qu’organisation de santé. La population attend de nous des services modernes et une solide orientation clien­tèle, mais également une utilisation efficace des ressources financières. C’est pourquoi SWICA a lancé en 2024 un pro­gramme d’efficience qui devrait per­mettre d’abais­ser d’environ 50 millions de francs ses frais administratifs. Après avoir procédé à une analyse appro­fondie de l’ensemble de nos structures et pro­ces­sus, nous mettons à présent en œuvre de nombreuses mesures destinées à alléger notre fonc­tion­ne­ment et à nous préparer aux défis de demain, tout en maintenant la qualité de nos prestations.

Ce programme d’efficience ne signifie pas pour autant que nous renonçons à investir dans l’avenir de notre organisation. SWICA entend proposer à ses clientes et clients les prestations les plus modernes, et continue à cette fin, notamment, à développer son in­fra­struc­ture numérique. Cela vaut éga­le­ment pour les prestations internes. Ainsi, au cours de l’année écoulée, SWICA a numé­risé son système de courrier interne sur tous ses sites et a procédé à des in­ves­tis­se­ments dans des programmes de traduction de pointe, assistés par l’IA.

Un événement très symbolique de notre mo­der­ni­sa­tion a été la mise en ser­vice de nos nouveaux bâtiments à Winterthour. Le bâtiment «Elefant», notre figure de proue du quartier de la Lokstadt, a été investi dès le printemps 2024 par la direc­tion régionale de Winterthour, plusieurs services-clés de la direc­tion générale et notre prestataire de télémédecine santé24. Ces locaux agréables offrent des espaces de travail modernes et servent également de centre de formation interne. L’emménagement dans notre nouveau siège, au 37 de la Römer­strasse, a eu lieu quant à lui en dé­cembre dernier. Ce bâtiment de verre innovant offre un environnement ouvert et baigné de lumière natu­relle, qui favorise le travail collaboratif. C’est aussi le premier bâtiment à porter notre nouveau logo SWICA. Car depuis l’été, nous rafraîchissons pro­gres­si­ve­ment notre image de marque pour renforcer l’expression de nos valeurs. Le nouveau branding incarne les qualités qui font de SWICA une assurance-maladie en phase avec son temps: proximité, courage et orientation solution.

Grâce à toutes ces nouveautés, nous sommes convaincus d’être bien armés pour faire face aux défis du futur. Et ils seront nombreux. Dans le domaine de la clientèle privée, il faut encore s’attendre dans les années à venir à des hausses conséquentes des coûts, qui auront malheureusement pour corollaire des hausses de primes. Et dans les affaires d’entreprises, la pro­gres­sion, notamment, des absences de longue durée liées à des problèmes psy­chiques devrait également faire croître les pres­ta­tions. Au cours de l’année sous revue, la fréquence des sinistres d’assu­rance in­dem­nité journalière longue durée a augmenté, en revanche les coûts moyens par cas ont connu une hausse minime. Dans le segment de l’assurance-accidents, ce sont prin­ci­pa­le­ment les accidents non pro­fes­sion­nels qui constituent un bloc de coûts croissant.

2024 a été pour SWICA une année de sta­bi­li­sa­tion financière, qu’elle a mise à profit pour poser les bases essentielles à son suc­cès futur. Nous tenons à remercier cha­leu­reu­se­ment toutes celles et tous ceux qui ont contribué à notre réus­site, en par­ti­cu­lier nos collaboratrices et colla­bo­ra­teurs, nos clientes et clients ainsi que nos partenaires.